Pamplemoussier (Menton)

édito

  • 02/07/2017 Marjorie Jouen

    Juin 2017: Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage

    Il n’y a aucune certitude sur l’issue de l’exercice hautement minutieux qu’est le greffage d’un agrumier. Il faut d’abord déterminer la bonne date – pas trop tôt et pas trop tard en saison -, de préférence en avril, et surtout choisir un porte-greffe jeune et vigoureux. En l’occurrence, les attentes étaient grandes mais un seul bigaradier répondait aux critères. Il faut ensuite tenter plusieurs opérations simultanées et attendre. Au bout de deux mois, on ne sait toujours pas si l’intervention a réussi. Et si ce n’est pas le cas, il faudra essayer à nouveau, comme le conseillait Nicolas Boileau au début du XVIIIème siècle.

    Cette maxime s’applique aussi aux politiques publiques : le Conseil constitutionnel vient de rejeter une proposition-phare qui donnait un droit de préemption aux SAFER lors de cessions partielles de parts de sociétés agricoles et entendait bloquer la pratique de Main basse sur les terres fertiles constatée depuis quelques années. La guerre contre la financiarisation du marché foncier n’est pas finie, pour autant. Des voies de contournement devront être envisagées. La détermination et la persévérance au plan local peuvent aussi constituer des contrefeux comme le montrent les réalisations de la Régie agricole de Mouans-Sartoux.